Instabilité antérieure

L’instabilité antérieure chronique peut prendre plusieurs formes: luxations antérieures récidivantes, subluxations récidivantes, épaule douloureuse instable.

Après une première luxation, les éléments de stabilité antérieure sont lésés, de façon plus ou moins importante.

Les lésions peuvent être :

  • osseuses : de la glène, de la tête humérale (de l’encoche à la fracture du trochiter),
  • ligamentaires: sur le versant glénoidien ou huméral. La lésion de Bankart typique se traduit par une désinsertion du bourrelet et du ligament glénohuméral inférieur (LGHI).

Chez les patients de plus de de 45 ans, on recherchera des lésions tendineuses de la coiffe des rotateurs par un examen clinique ciblé et rapide afin d’orienter la réalisation d’un examen para clinique et d’un diagnostic rapide.

Il peut exister dans les suites d’une luxation des lésions neurologiques, généralement de bon pronostic, récupérant en plusieurs semaines ou mois.

Le bilan comporte un examen clinique complet, attestant du signe essentiel de l’appréhension du patient aux manoeuvres d’armé du bras.

Le bilan paraclinique comporte des radiographies d’épaule et un arthroscanner à la recherche des lésions osseuses et ligamentaires caractéristiques précédemment évoquées.

Indications chirurgicales

De nombreuses interventions ont été proposées dans le traitement des instabilités antérieures, mais les 2 grands cadres sont :

  • les butées osseuses : dont la butée coracoïdienne de Latarjet, modifiée par Patte.
  • les réinsertions du bourrelet et du LGHI à la manière de Bankart, réalisées sous arthroscopie.

Le recours à la chirurgie de stabilisation se justifie dès lors que le patient juge son handicap fonctionnel important. Le choix de l’indication chirurgicale dépend de plusieurs facteurs: du
patient (âge, antécédents, pratique sportive, niveau et type de sport), de l’histoire clinique et de la lésion anatomique (radio et arthroscanner).

Celui-ci vous sera exposé lors de la consultation avec votre chirurgien.

Chirurgie de stabilisation à l’aide d’une butée osseuse

Butée coracoïdienne de Latarjet Cette intervention est réalisée sous anesthésie générale et locorégionale, en ambulatoire.
Elle consiste à prélever un fragment osseux de coracoïde, qui sera vissé à la partie antéro inférieure de la glène; jouant un triple rôle de stabilisateur.

Les suites post opératoires sont une immobilisation à visée antalgiques par attelle coude au corps pendant 15 jours, associé à protocole d’auto rééducation.

La reprise des sports de contact et sollicitant le haut du corps est autorisée à 3 mois.

Les complications spécifiques sont l’absence de consolidation de la butée osseuse, la récidive (environ 5%), une raideur en rotation externe et l’apparition d’une arthrose au bout de 30 ans principalement; en plus des complications inhérentes à toute intervention (hématome, infection, algo-neurodystrophie, lésions vasculo-nerveuses).

Réinsertion sous arthroscopie réinsertion Bankart

Cette intervention est réalisée sous anesthésie générale et locorégionale, en ambulatoire.
Sous arthroscopie, l’objectif est de réinsérer la capsule et le ligament gléno huméral inférieur grâce à des ancres au niveau de la glène.
Les suites post opératoires comportent 45 jours d’immobilisation par une attelle coude au corps, puis de l’auto rééducation et de la kinésithérapie

Les complications spécifiques sont la récidive de la luxation, une raideur de l’épaule et l’apparition d’une arthrose au bout de 30 ans principalement; en plus des complications
inhérentes à toute intervention (hématome, infection, algo-neurodystrophie, lésions vasculo-nerveuses).