Fracture de Rotule

La position sous la peau expose particulièrement la rotule aux chocs. Les fractures de la rotule surviennent généralement lors d’un choc direct ou une chute sur le genou. Elles représentent environ 1 % des fractures du squelette. Elles menacent la fonction du genou et par conséquent l’avenir socioprofessionnel et sportif du blessé. Située à la face antérieure du genou la rotule fait partie intégrante du système extenseur du genou. Elle assure la continuité entre le muscle quadriceps et le tendon rotulien.

Imagerie

Des radiographies du genou de face et de profil seront réalisées systématiquement. Ce bilan radiographique minimum permet d’affirmer le diagnostic, de préciser le type de fracture et de rechercher des lésions associées au niveau du genou.

Traitement

Le traitement est orthopédique ou chirurgical. Les indications pour les traitements orthopédique ou chirurgical sont bien définies.

Traitement orthopédique

Ce traitement est réservé aux fractures non ou peu déplacées, stables ne compromettant pas la consolidation de l’appareil extenseur et en l’absence d’incongruence articulaire. Il consiste généralement en une contention par une attelle de repos du genou pendant trois à six semaines. La rééducation débute généralement après 1 mois. L’appui et la marche sont souvent autorisés d’emblée mais en portant l’attelle en extension. Pour permettre un drainage et limiter la stase, le membre doit être mis au repos et surélevé même si l’appui est autorisé. Des radiographies de contrôle sont réalisées de manière régulière pour s’assurer de l’absence de déplacement secondaire et pour contrôler la consolidation de la fracture. Une ponction pour évacuer l’hématome est parfois nécessaire.

La rééducation passive manuelle est progressive :

  • 0-45° 15J
  • 0-70° 15J
  • 0-90° 15J
  • Le suivi est régulier : J7, J15, J45

Traitement chirurgical

Lorsque la fracture est déplacée un traitement chirurgical s’impose. De nombreuses méthodes existent pour réparer la rotule. Le traitement le plus fréquemment réalisé est l’haubanage permettant de fixer les fragments solidement les uns aux autres. L’appui et la mobilisation du genou suivent rapidement. Les amplitudes ainsi que la force du quadriceps sont travaillées en rééducation.

Complications

Les plus fréquentes

Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul, il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

La phlébite peut survenir en dépit d’un éventuel traitement anticoagulant. Il s’agit d’un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire.

L’enraidissement articulaire est classique de toute fracture articulaire et nécessite une prise en charge kinésithérapique ne permettant pas toujours de retrouver une mobilité normale.

Plus rares

L’infection est très rare et peut nécessiter une réintervention.

La consolidation osseuse peut être parfois plus longue. Un déplacement secondaire des fragments osseux peut être observé et parfois nécessiter un repositionnement chirurgical.

La pseudarthrose (non consolidation) peut demander une réintervention si elle est douloureuse.

Une algodystrophie peut aussi s’observer. Il s’agit d’un phénomène douloureux et inflammatoire traité médicalement. Il peut durer plusieurs mois (voire parfois quelques années), entraînant une prise en charge particulière avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois gestion spécifique de la douleur. L’algodystrophie est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

L’arthrose est une séquelle à plus ou moins long terme de toute fracture articulaire.

Un trouble de la cicatrisation peut être observé et dépend de la contusion cutanée initiale.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité de résultat.