Algodystrophie
L’algo neuro dystrophie ou syndrome douloureux régional complexe (SDRC) peut survenir après toute intervention impliquant le membre supérieur. N’importe quel évènement douloureux peut déclencher une réaction de ce type : traumatisme, immobilisation, intervention, etc…
Il survient le plus souvent dans un contexte particulier de fragilité et implique le plus souvent des femmes (3 femmes pour 1 homme). Il peut survenir à tout âge de la vie, y compris chez les enfants et les adolescents bien que cela soit exceptionnel.
Il s’agit d’un tableau d’enraidissement douloureux du membre supérieur qui peut intéresser la main, l’épaule ou les deux (syndrome épaule-main). En plus de la raideur et de la douleur qui généralement dépassent le site initial traumatisé, il s’associe des signes vasomoteurs (chaleur, œdème, troubles trophiques ou à l’inverse main froide) et des signes associés (hypersudation, dépilation, pousse unguéale perturbée, etc…).
Il existe deux types de SDRC :
- le type 1 classique,
- le type 2 avec des signes neurologiques (douleurs neuropathiques, hyperesthésie, brûlure, etc..).
Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques et sur l’élimination des diagnostics différentiels. On retrouve un aspect déminéralisé osseux à la radiographie. Le meilleur examen pour le mettre en évidence est la scintigraphie osseuse qui est réalisée en médecine nucléaire.
L’évolution est le plus souvent favorable mais lente (12 à 24 mois d’évolution). Elle correspond classiquement à deux phases : une phases chaude avec des signes de douleur et vasomoteurs prépondérants puis une phase froide ou la raideur est au premier plan. Il ne persiste qu’exceptionnellement des séquelles.
Le traitement
Le traitement comporte plusieurs axes qui doivent être mis en place en même temps pour être efficaces et le plus précocement possible. Le mouvement est primordial et au cœur du
processus de réparation. Il s’agit de réparer le lien entre la sphère cérébrale et l’organe de fonction pour arrêter le processus pathologique.
Une prise en charge en kinésithérapie adaptée, douce, au seuil antalgique voir associant des thérapeutiques spécifiques comme l’imagerie mentale ou la thérapie en miroir doit être
débutée le plus précocement possible.
Une bonne antalgie doit permettre cette mobilisation précoce et soulager le patient en associant des antalgiques per os, des anti dépresseurs et des soins locaux comme le TENS.
Votre praticien pourra également être amené au tout début de la phase chaude à vous prescrire une cure courte mais à forte dose de corticothérapie pour enrayer le processus pathologique.
Devant une déminéralisation osseuse importante, le rhumatologue peut également prescrire des biphosphonates en fonction du rapport bénéfice risque. Et dans les type 2 avec des douleurs neuropathiques, on peut adjoindre des anti épileptiques (Lyrica ou Neurontin).
Enfin une prise en charge en médecine de la douleur et en psychothérapie complète cet arsenal pour pouvoir prendre en charge la douleur, son vécu et ses sous tenants de manière adaptée.
La prévention reste le meilleur des moyens pour éviter la survenue d’un SDRC. Votre praticien vous prescrira de la vitamine C avant toute intervention du membre supérieur et de nouvelles techniques chirurgicales permettent une mobilisation précoce en post opératoire.
Votre chirurgien sera à votre écoute pour dépister, prévenir ou prendre en charge cette complication et vous aider à la surmonter.