Arthroscopie de Hanche

L’arthroscopie de hanche est une technique chirurgicale mini-invasive qui trouve sa place dans des pathologies maintenant bien connues du sujet souvent plus jeune avant que ne survienne l’usure définitive du cartilage : l’arthrose.

Les situations qui amènent à proposer une arthroscopie de Hanche

L’arthroscopie de hanche permet majoritairement de traiter les conflits de la hanche entre le fémur et l’acétabulum (bassin).

Mais elle est utile pour résoudre d’autres affections :

Traiter une tendinite (tendinopathie) des muscles fessiers

Les muscles petit et moyen fessier qui s’insèrent sur le fémur sont des moteurs de la marche. Mais leur fonction peut se dégrader. L’inflammation ou la rupture des tendons provoquer des douleurs ressenties à la face latérale de la hanche avec une boiterie plus ou moins importante. Une IRM confirme le diagnostic. Le traitement est médical en premier lieu : rééducation – infiltrations. Si malgré cela la gêne persiste l’arthroscopie sera proposée pour faire le bilan de l’inflammation, débrider et souvent réparer les tendons.

Traiter le syndrome du psoas

Une tendinite du muscle psoas survient dans de rares cas après une prothèse totale de hanche ou de manière progressive sans antécédent sur la hanche parfois pour des raisons anatomiques. Elle génère une douleur au pli de l’aine lors de la flexion de hanche contre résistance. Vous le ressentez classiquement en se relevant d’une position assise basse ou en montant les escaliers. Il peut y avoir un claquement audible. Ce sont l’échographie, l’IRM ou le scanner qui orienteront vers cette pathologie. Des infiltrations et de la rééducation seront systématiquement prescrits. Dans les cas défavorables une incision ciblée du tendon par arthroscopie soulagera efficacement les douleurs avec une baisse de force durant trois semaines un mois à prévoir. Ce geste, appelé ténotomie du psoas, donne de très bon résultat rapidement sans grand risque de complication. Aussi il peut être nécessaire selon le bilan de changer les implants de la prothèses mais seulement si les autres options semblent inappropriées.

Traiter le ressaut de hanche

Traiter le ressaut de hanche est un claquement décrit à la face externe de la cuisse. Il survient sans cause particulière. Il n’est en général pas douloureux et se traite avec de la rééducation ou des infiltrations. Si la gêne est trop importante et après échec de traitement médical initial, l’arthroscopie permettra d’accéder à la face interne du fascia lata pour réaliser une plastie.

Traiter l’ostéochondromatose

Une maladie de la membrane synoviale qui tapisse l’intérieur de la hanche. Cette maladie génère des morceaux de cartilage dans la hanche appelés chondromes. Ils sont douloureux et donnent des blocages de la hanche, voire une destruction de l’articulation à long terme. Vous passerez des radiographies complétées d’un scanner pour confirmer le diagnostic.

Le syndrome douloureux fessier profond avec symptômes du nerf sciatique doit aussi parfois être opéré quand il résiste notamment aux injections de toxine botulique par le médecin.

Enfin il arrive que la hanche soit instable et, après un bilan complet, le chirurgien peut considérer qu’une retente de la capsule (enveloppe de l’articulation) suffira à corriger l’instabilité sans modifier l’anatomie du cotyle (partie qui accueille le fémur sur le bassin).

Le conflit de hanche plus en détail

La hanche correspond à l’articulation entre le bassin et le fémur. La partie supérieure du fémur est formée d’un col et d’une tête qui pivote dans une cavité du bassin appelée cotyle. Chaque surface de glissement est recouverte de cartilage. Le labrum est une sorte de petit bourrelet en forme de croissant. Mécaniquement il est primordial pour amortir le contact entre le cartilage de la tête fémorale et celui du cotyle. Il existe un « effet ventouse » qui maintient la tête fémorale dans le cotyle. Le conflit de hanche est un contact aberrant entre le col du fémur et le bord du cotyle. Il est lié soit à une « bosse » antérieure voire supérieure du col du fémur, qui a pu se créer suite à une lésion dans l’enfance ou à une croissance anormale à la jonction tête col favorisée par certains sports dans l’enfance ; soit lié à une couverture excessive du cotyle sur la tête du fémur (figure 1). Ensuite la poursuite des sports comme les arts martiaux, la danse ou l’athlétisme ainsi que la présence de cette « bosse » à la face antérieure du col ou du débord important du cotyle, peuvent occasionner un conflit lors des mouvements extrêmes de la hanche. Le contact répété peut alors provoquer des lésions du bourrelet et du cartilage.

Le conflit se manifeste par une douleur et une baisse des amplitudes de mouvements de la hanche. La gêne est accentuée pendant l’entraînement sportif ou lorsque vous pliez complètement la hanche.

Pourquoi opérer ces conflits

La pratique des sports et la vie quotidienne sont impactés par la douleur et la moins bonne mobilité de la hanche. Le conflit ne disparaît pas spontanément. Mais il va entrainer progressivement des lésions du labrum et du cartilage. Dans ces conditions, l’évolution naturelle se fait vers une dégradation progressive de l’articulation, une arthrose et donc une gêne de plus en plus importante. Le but de l’arthroscopie est de récupérer des mobilités plus normales et moins douloureuses, voire le plus souvent non douloureuses afin de conserver les tissus sains le plus longtemps possible.

Comment se déroule une arthroscopie et notamment pour un conflit de hanche ?

L’arthroscopie de hanche a pour but donc de faire disparaître le contact excessif entre le col du fémur et le bord du cotyle, et de réparer le labrum (bourrelet) dans certains cas.

D’abord sur le cotyle, s’il y a lieu, après avoir préparé le labrum, le débord trop important est raboté. Ensuite, le labrum est réinséré sur des ancres et la qualité du geste est contrôlée en faisant des mouvements extrêmes de la hanche.

Sur le fémur, une fraise dédiée permet de retirer l’excès d’os (ostéoplastie) en respectant une limite de résection maximale de l’ordre de 15-20% du diamètre du col en moyenne.

Le geste fémoral ou le geste sur le cotyle sont soit réalisés isolément soit associés.

L’intervention est réalisée sous rachianesthésie ou anesthésie générale (souvent anesthésie générale) et dure entre 1 et 2 heures. Des instruments spécifiques à l’arthroscopie de hanche sont utilisés. L’installation se fait sur une table orthopédique pour mettre le membre opéré en traction et ainsi décoapter l’articulation de la hanche. Un appui sur le périnée sera nécessaire. Dans la majorité des cas seules 2 ou 3 cicatrices de 1 cm sont réalisées à la face antéro-externe de la hanche.

Les gestes tendineux plus en détail

Afin de réparer, de libérer ou d’allonger un tendon lésé ou inflammatoire une technique « endoscopique » sera réalisée sans entrer dans l’articulation de la hanche à proprement parler. Il arrive parfois notamment pour la tendinopathie du psoas qu’un bilan dans l’articulation soit associé.

Plusieurs petites incisions de 1cm chacune sont réalisées autour de la hanche. Un arthroscope c’est-à-dire une petite caméra est introduit par l’une d’entre elles pour visualiser l’ensemble du site concerné par la tendinopathie. Des instruments de petite taille sont introduits par les autres incisions pour réaliser le geste chirurgical.

Avantages de l’arthroscopie

Elle préserve les tissus périarticulaires, pour une meilleure récupération que ce soit dans votre travail comme dans vos activités sportives.
L’exploration de l’articulation est d’excellente qualité grâce à une caméra adaptée (figure 2).
La chirurgie arthroscopique, elle réalisée sous flux continu de liquide qui évacue la majorité des débris osseux. Le risque de calcifications post-opératoires s’en voit diminué.

Limites de l’arthroscopie de hanche

Il arrive, occasionnellement, que la décoaptation de la hanche ne puisse pas être obtenue. Soit pour des raisons d’antécédents ou de morphologie. Même si l’arthroscopie a notre préférence, une conversion en voie antérieure chirurgicale à ciel ouvert sera donc nécessaire pour ne pas créer de lésions liées à la traction qui peuvent toujours exister même en l’absence d’antécédent particulier (étirement neurologique). La voie d’abord antérieure nécessite une incision courte à la partie antérieure de la hanche. Un passage est fait entre les différents muscles en les écartant pour accéder à l’articulation et traiter les lésions. Puisque cette voie ouverte respecte l’ensemble des muscles de la hanche, elle permet aussi une récupération post-opératoire rapide.

Hospitalisation

Vous passerez 1 à 2 jours avec nous. Vous sortez de la salle opératoire avec un pansement stérile et l’ordonnance indique quand il sera changé. Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire, en coordination avec les médecins anesthésistes.
Le lever et l’appui sont autorisés immédiatement. L’équipe vous lève et vous aide à marcher. Il n’y a pas d’immobilisation. Les antidouleurs et anti-inflammatoires sont nécessaires temporairement. Un rendez-vous de consultation est prévu 1 mois après l’intervention.

Après sa sortie

Des cannes sont parfois utiles les premiers jours et sont rapidement abandonnées. En cas de geste sur le cotyle avec réinsertion du labrum, la marche s’effectue à l’aide de deux cannes pendant 4 semaines afin de soulager la hanche de votre poids. En cas de résection d’os fémoral : 6 semaines d’appui protégé par des cannes seront parfois nécessaires si l’os était peu dense. Le mouvement d’extension de hanche excessif ou forcé ainsi que la rotation externe excessive du membre sont à éviter (ces mouvements vous seront expliqués en kinésithérapie)

La conduite est envisageable rapidement. Celle du travail dépend de la profession et du type d’intervention réalisée. Elle survient en général entre 1 et 3 mois. Les activités sportives débutent progressivement vers 4 mois, mais il faut souvent attendre le 6ème mois pour retrouver des performances et aller en compétition. Ces délais sont indicatifs mais peuvent varier selon vos consultations de suivi. Des exercices de rééducation selon un protocole établi vous seront prescrits.

Risques et complications de l’arthroscopie de hanche

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

L’hématome est possible comme après tout acte chirurgical. Il se résorbe en général tout seul mais peut exceptionnellement nécessiter une ponction ou un évacuation chirurgicale.
Une transfusion peut s’avérer nécessaire.

L’infection après une arthroscopie est exceptionnelle. Mais il est important d’agir rapidement. Elle implique le plus souvent une nouvelle intervention et la prise d’antibiotiques pendant plusieurs semaines.
La phlébite est un caillot qui se forme dans les veines des membres inférieurs. En migrant, il peut entraîner une embolie pulmonaire. Le traitement préventif est basé sur les anticoagulants pendant une semaine.
Des ossifications sources de raideur de la hanche peuvent survenir autour de l’articulation. La prévention repose sur le flux d’eau en continu lors de l’arthroscopie pour évacuer les débris et sur la prise d’anti-inflammatoires pendant 3 semaines.
Les complications liées à la traction sont l’hématome du périnée ou l’atteinte du nerf pudendal qui donne insensibilité des parties génitales, de la cuisse, dysfonction érectile. Elles sont heureusement rares et récupèrent habituellement en 3 à 6 mois. Nous mettons un point d’honneur à bien vous installer sur la table et à opérer en temps limité pour maîtriser ce risque.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle est toujours possible. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Résultats de l’arthroscopie

L’amélioration est significative après quelques semaines mais les résultats définitifs sont obtenus entre 6 mois et 1 an. L’objectif est un retour au sport, aux activités sans douleur. La disparition des douleurs et la récupération complète des mobilités surviennent progressivement après l’opération.

Cette pathologie est mieux maîtrisée depuis quelques années et les résultats à moyen terme montre l’efficacité de l’arthroscopie. Les études à long terme devraient être accessibles dans les années à venir. Quoiqu’il en soit, il semble cohérent de dire qu’en faisant disparaître le conflit au niveau de la hanche, on stabilise les lésions du labrum et du cartilage, et on prévient donc la dégradation de l’articulation et l’évolution vers l’arthrose.

Les résultats de cette technique sont encourageants puisqu’on retrouve une amélioration de la fonction de la hanche dans plus de 80% des cas et une reprise des activités sportives dans plus de 80% des cas. Par ailleurs, les résultats sont supérieurs si le geste chirurgical est réalisé avant la survenue de lésions cartilagineuses importantes.

Résumé

L’arthroscopie de hanche est une chirurgie conservatrice. Les suites sont en général simples et la récupération progressive. Si le cartilage est déjà atteint à la prise en charge, une arthrose peut apparaître après quelques années d’évolution.

Les traitements proposés sur ce site ne le sont qu’à titre indicatif. Chaque personne est différente.
 Seule une consultation avec un médecin pourra vous éclairer sur le traitement approprié de votre pathologie.