Arthrose du genou

L’arthrose est l’usure du cartilage qui recouvre les surfaces d’une articulation. Dans le genou il existe deux articulations :

  • l’articulation fémoro-tibiale elle même divisée en deux compartiments : interne et externe ;
  • l’articulation fémoro patellaire entre le fémur et la rotule.

Chaque articulation est une jointure mobile entre deux (ou plusieurs) os. Les os sont recouverts d’une fine couche de cartilage jusqu’à l’interligne articulaire. Dans une articulation saine, celle-ci forme un tampon élastique, doté d’une surface lisse et bien lubrifiée.

La situation est toute autre dans le cas d’une arthrose: le cartilage peut se dégrader au point même d’être complètement détruit. Les os frottent alors les uns contre les autres. L’arthrose peut être à l’origine de douleurs articulaires et limiter fortement la mobilité.

Les causes de survenue d’arthrose dans le genou sont multiples : antécédent de fracture articulaire, de lésion ligamentaire ou méniscale, de chirurgie articulaire ou extra articulaire modifiant le fonctionnement de l’articulation, pathologie inflammatoire chronique comme la polyarthrite… Mais la cause la plus fréquente reste « l’absence de cause », l’arthrose est alors dite « essentielle ». Il existe également des facteurs favorisants comme le surpoids ou encore le morphotype c’est à dire la forme des membres inférieurs.

De nombreuses formes d’arthrose s’expliquent par une mauvaise posture ou une sollicitation excessive des articulations. Au-delà de ces facteurs, la sédentarité, très fréquente, semble favoriser l’arthrose.

Les articulations qui sont trop peu mobilisées manquent de liquide synovial, un liquide lubrifiant qui alimente les cellules cartilagineuses en nutriments. En cas de carence en liquide synovial, les cellules meurent en libérant des substances chimiques qui ramollissent le cartilage. Sa surface se fissure et s’érode sous l’effet des mouvements des articulations.

Si ces rapports de corrélation sont clairs, ce qui l’est moins, ce sont les causes originales qui provoquent une arthrose qui le sont moins. On suppose cependant certains facteurs :

  • L’hérédité : Les facteurs héréditaires semblent jouer un rôle important. On constate notamment que l’arthrose des doigts et des genoux est beaucoup plus fréquente dans certaines familles que dans d’autres. Dès les premiers stades de développement de l’organisme, la génétique peut influer sur la formation des articulations ou le développement du cartilage.
  • Les surcharges articulaires (surpoids, sport intensif) : Les surcharges des articulations contribuent, elles aussi, à l’apparition de l’arthrose. Elles peuvent être liées à un surpoids, à un travail physique exigeant ou à la pratique de certains sports. Certaines personnes sont particulièrement sensibles aux sollicitations. Leur cartilage est moins résistant. Enfin, des fractures osseuses, des traumatismes sportifs, des genoux cagneux ou des jambes arquées peuvent également favoriser le développement d’une arthrose.
  • Les maladies inflammatoires : Si le cartilage est atteint par des affections inflammatoires, comme la goutte ou la polyarthrite rhumatoïde, une arthrose peut dans un second temps s’y développer. On parle alors d’arthrose secondaire.

radiographie-arthrose-genouIl est clinique et radiographique.
Cliniquement les symptômes d’arthrose sont d’abord la douleur, généralement localisée au compartiment atteint, qui est variable en fonction de l’activité. Le genou peut gonfler, et a tendance à s’enraidir de plus en plus. En cas de déformation, il existe souvent une aggravation de celle ci du fait de l’usure progressive et localisée du cartilage.
Les radiographies confirment le diagnostic en montrant un pincement de l’interligne articulaire.

On constate différents symptômes, dans l’ordre :

  • Douleurs articulaires au début d’une arthrose : raideur en début de journée, douleurs de fatigue, douleurs à l’effort. En cas d’arthrose avancée, le patient peut se plaindre de douleurs permanentes, au repos comme à l’effort.
  • Raideur des articulations : les articulations touchées par l’arthrose sont raidies, surtout après les périodes de repos. Par exemple, en se levant le matin, le patient peut avoir du mal à solliciter son genou.
  • Perte de mobilité : l’arthrose du genou rend pénible et difficile la marche ou la position assise. Cette perte de mobilité peut venir affaiblir les muscles voisins, peu sollicités et ainsi, affaiblir la stabilité des articulations.

Il commence par une prise en charge médicale qui repose sur le traitement des douleurs, le rodage articulaire, éventuellement la perte de poids si nécessaire. Une infiltration peut aussi être proposée.
Lorsque l’arthrose est évoluée et ou que le traitement médical ne suffit plus à soulager les symptômes, un traitement chirurgical est alors proposé. Celui-ci dépend de l’âge, du stade d’arthrose et de sa cause.
Il peut être conservateur, c’est à dire que l’on conserve l’articulation usée, c’est par exemple le cas de « l’ostéotomie » qui peut être tibiale ou fémorale, et qui consiste à modifier l’axe de la jambe en cas de déformation. Le fait de redresser la jambe va diminuer les contraintes sur le compartiment articulaire atteint.
Il peut être non conservateur lorsque la situation ne se prête pas à un traitement conservateur, c’est le cas de la prothèse de genou. Cette prothèse peut être « totale » c’est à dire qu’elle remplace tous les compartiments du genou, ou unicompartimentale lorsqu’elle ne remplace que le compartiment atteint.