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chirurgie de la hanche

Tendinite du moyen et du petit fessier : symptômes, diagnostic et traitements

Une pathologie fréquente et pourtant sous-diagnostiquée

La tendinite des muscles moyen et petit fessier, également appelée tendinopathie trochantérienne ou tendinobursite, est une affection courante, notamment chez les femmes entre 45 et 75 ans. Elle concerne près de 2 personnes sur 1 000 chaque année (25 % des femmes d’âge moyen avancé et 10 % des hommes d’âge moyen). Ces douleurs de la hanche sont souvent mal identifiées, retardant la prise en charge adéquate. Pourtant, une IRM permet aujourd’hui un diagnostic plus précoce et plus précis.

Le muscle moyen fessier joue un rôle essentiel dans la stabilité de la hanche et la marche. Sa souffrance, comme celle du petit fessier, engendre une gêne fonctionnelle progressive, parfois invalidante.

On vous informe sur la tendinite du moyen et du petit fessier

Symptômes caractéristiques de la tendinite fessière

Les signes cliniques les plus fréquents incluent :

  • Une douleur latérale au niveau de la hanche ou de la fesse,
  • Des irradiations vers l’arrière ou la face latérale de la cuisse,
  • Une gêne progressive à la marche,
  • Une douleur exacerbée lors de certains mouvements ou à l’appui monopodal,
  • Une installation souvent insidieuse, d’où un diagnostic tardif.

L’examen clinique retrouve généralement une douleur à la palpation du grand trochanter, une gêne à la rotation externe cuisse fléchie, et une douleur à la dérotation externe résistée (test de Lequesne). En revanche, la mobilité passive de la hanche reste normale.

Comprendre la tendinopathie du moyen et du petit fessier

Un parallèle avec la coiffe des rotateurs de l’épaule

Comme pour l’épaule, ces tendinopathies dégénératives peuvent évoluer jusqu’à la rupture partielle ou complète. La tendinite du moyen fessier correspond souvent à des lésions de la face profonde de l’insertion tendineuse sur le grand trochanter.

Rôle des examens d’imagerie

  • IRM : examen de référence, met en évidence les lésions tendineuses (hypersignaux inflammatoires, désinsertions).
  • Échographie : utile pour visualiser les bursites associées.
  • Radiographie : peut rechercher des calcifications (enthésopathies).

Comment traiter la tendinite du moyen et du petit fessier ?

Évolution naturelle et critères de chirurgie

Lorsque le traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires, rééducation adaptée) ne suffit pas après six mois, une tendinopathie chronique est suspectée.

Selon Michel Lequesne, quatre critères justifient une indication chirurgicale :

  • Persistance des symptômes au-delà de 6 mois,
  • Imagerie évocatrice de tendinopathie, même sans rupture franche,
  • Soulagement partiel après une infiltration échoguidée,
  • Absence de dégénérescence graisseuse ou rétraction musculaire.

Traitement chirurgical de la tendinopathie des fessiers

En chirurgie ouverte

  • Installation du patient en décubitus latéral,
  • Avivement osseux au niveau du grand trochanter,
  • Forage de tunnels transosseux pour ancrer les fils de suture,
  • Réinsertion du tendon sous tension optimale,
  • Vérification de la bonne mobilisation du tendon en rotation neutre.

En chirurgie endoscopique (minimale invasive)

  • Utilisation d’un arthroscope à 30°, de pompe double flux, et électrocoagulation,
  • Création de 3 à 4 voies d’abord selon les besoins,
  • Dissection prudente autour du grand trochanter, loin du nerf sciatique,
  • Réparation du tendon en visualisation directe.

Déroulement de l’intervention

La veille de l’intervention

Hospitalisation la veille ou le matin même. À partir de minuit, rester à jeun.
Douche antiseptique la veille et le matin. Prémédication avant le bloc opératoire.

L’intervention

Durée : environ 1h15. Réalisée sur table spéciale.
Deux incisions courtes de 15 mm. Accès entre les muscles pour atteindre l’articulation.
Anesthésie générale obligatoire.

Suites post-opératoires et rééducation

Hospitalisation

  • En général 48 heures,
  • Intervention sous anesthésie générale ou rachianesthésie,
  • Pansement stérile durant 17 jours,
  • Traitement antalgique personnalisé.

Rééducation fonctionnelle

Nous vous remettons le protocole du consensus international très précis. De manière plus synthétique :

  • Phase 1 (0-6 semaines) : pas ou très peu d’appui (max 10-20%), éviter certains mouvements (rotation externe, adduction passives, rotation interne, abduction active), pour limiter la contraction du muscle réparé le temps de sa cicatrisation.
  • Phase 2 (6-12 semaines) : reprise progressive de l’appui, kinésithérapie douce,
  • Phase 3 (après 3 mois) : renforcement progressif doux des abducteurs et rotateurs de hanche,
  • Reprise normale de la marche entre 3 et 4 mois postopératoires le plus souvent,
  • Évaluation musculaire à 6 mois pour apprécier les résultats.

Recommandations selon le type de réparation :

Type de déchirure Limitation côté opéré Reprise musculaire progressive Mouvements à éviter
Type I (ténodèse)

Aucun appui 6 semaines, maximum 20% du poids avec béquilles
Sevrage progressif des béquilles entre 8 et 12 semaines

À 3 mois

6 semaines :
Flexion limitée à 90°
Rotation externe limitée à 20°
8 semaines :
Abduction active
3 mois :
Flexion active forcée

Type II (réparation trans-osseuse) Aucun appui 6 semaines, une béquille ensuite 6 semaines supplémentaires
Sevrage progressif des béquilles entre 8 et 12 semaines
À 4 mois selon tolérance 6 semaines :
Flexion limitée à 90°
Rotation externe limitée à 20°
Adduction
3 mois :
Abduction active
Flexion active forcée

Complications possibles

  • Hématome post-opératoire : parfois évacué si volumineux,
  • Infection : rare mais possible, surtout en chirurgie ouverte (traitement par lavage + antibiotiques),
  • Lésions nerveuses : très rares, surtout du nerf sciatique (évité par précaution peropératoire),
  • Phlébite : prévention systématique par anticoagulants,
  • Problèmes cicatriciels : hématome local, retard de cicatrisation ou petites boules sous-cutanées,
  • Casse de matériel chirurgical : exceptionnel.

En résumé

La tendinopathie du moyen et du petit fessier est une cause fréquente mais souvent négligée de douleurs chroniques de la hanche. Un diagnostic précoce par IRM permet une prise en charge adaptée, associant d’abord traitement médical et kinésithérapie. En cas d’échec, la chirurgie (ouverte ou endoscopique) permet une réparation anatomique du tendon, avec un protocole de rééducation rigoureux. Les résultats sont généralement très satisfaisants, avec un retour à une vie normale sans douleur.

Vous souffrez de douleurs chroniques à la hanche ?

N’attendez pas qu’elles deviennent invalidantes. Contactez notre équipe et prenez rendez-vous auprès d’un spécialiste pour un diagnostic précis et une prise en charge personnalisée.

Qui consulter ?

Dr Julien ROGER

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